Chantier 12 PRÉVENTIF- Bavay

Chantiers archéologiques 

Nord


Bavay,

 « Rue des Remparts – Villa Senecta »


Domus antique


Époques :

  • Haut-Empire
  • Temps modernes


Nord


Bavay,

 « Rue des Remparts – Villa Senecta »


Domus antique


Époques :

  • Haut-Empire
  • Temps modernes

Nord


Bavay,

 « Rue des Remparts – Villa Senecta »


Domus antique
 

Époques :

  • Haut-Empire
  • Temps modernes



La maison de retraite de Bavay, Villa Senecta, a prévu la création d’un parking d’une trentaine de places situé Rue des Remparts, face à l’entrée principale du bâtiment. La richesse archéologique du sous-sol bavaisien a conduit le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais a prescrire un diagnostic, effectué en 2009 par l’Inrap, lequel s’est révélé positif. En effet, des vestiges d’un habitat attribuables à une domus ont été mis au jour. Une opération de fouilles préventives fut donc prévue sur l’entièreté de la parcelle concernée par les travaux d’aménagements. Près de 1 100 m² ont ainsi été décapés puis fouillés entre février et avril 2011. Sur cette emprise, trois ensembles ont été distingués.

 

La première zone, située au nord, a révélé la présence d’une structure maçonnée de type cellier, diverses fosses ainsi qu’une structure excavée de plus de 2 m de profondeur renfermant de nombreux restes de faune et de céramiques datés de la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C. Ces éléments appartiennent vraisemblablement à un « établissement » (habitat ou artisanat) qui s’organise entre notre parcelle et la voie Bavay-Reims située à quelques dizaines de mètres de notre emprise. Cet espace, partiellement mis au jour car en limite d’emprise, est séparé de la deuxième zone par un mur faisant office de limite de parcelle.

 

Les deux autres secteurs appartiennent tous deux à un habitat de type domus. Un espace de jardins/cour se développe au centre de la parcelle fouillée. Il a révélé de nombreuses fosses de rejets riches en mobilier divers (céramique, faune, restes d’enduits peints, bronze etc...), fosses associées au bâtiment sud. Ce dernier fut mis au jour sur près de 200 m². Cette domus se prolonge hors emprise à l’ouest, sous l’actuelle rue des Remparts, et au sud, sous le parking et le bâtiment de la Villa Senecta, où des sondages archéologiques avaient été réalisés en 1991 par le Service archéologique du département du Nord. Deux états au moins ont été caractérisés. Le premier a révélé un habitat doté d’un système de chauffage de type hypocauste à canaux rayonnants, habitat qui, au regard des premières observations céramologiques, se développe à la fin du Ier s. ap. J.-C. Dix canaux ainsi que le praefurnium de cet hypocauste ont été mis en évidence. Après un démontage partiel des canaux et le comblement de ceux-ci, un second état prend place au début du IIe siècle. De cet état, quatre pièces nous sont parvenues. Les peintures murales, reproduisant notamment un trompe-l’œil d’opus sectile de marbre, le mobilier riche, varié et abondant (mortier en marbre, céramique d’importation de Bétique, Narbonnaise, Centre Gaule, Trèves …) ainsi que la taille de la domus, révèlent un habitat d’un rang social aisé. Dans la première moitié du IIIe siècle ap. J.-C., la demeure est abandonnée et démontée en partie, à l’instar de plusieurs quartiers d’habitation mis au jour lors de divers diagnostics ces dernières années (parcelle AB 55 notamment).

 

Les derniers indices archéologiques concernent un fossé médiéval ou moderne, qui figure sur le plan de la ville réalisé par l’ingénieur Claude Masse en 1731. Ce fossé borde la route située le long du rempart médiéval de la ville. Son installation a engendré la destruction de la partie occidentale de la domus.

 

Cette opération de fouilles a permis d’associer à la domus les vestiges mis au jour lors des sondages réalisés en 1991 qui consistaient en quelques fosses renfermant des éléments d’enduits peints ou encore un mur qui se prolonge sur notre parcelle. La domus des parcelles AH 81 et voisines couvraient une superficie bâtie d’environ 300 ou 400 m² associée à un grand espace de jardins/cour. Couvrant plus de 1000 m² en contexte urbain, cette opération préventive à Bavay est une première en dehors du forum. La découverte d’une domus de cette envergure en zone péri-urbaine de Bagacum complète ainsi notre connaissance de l’étendue de l’espace urbain du chef-lieu de cité et de l’habitat qui s’y développe. La chronologie de la couronne extérieure de l’agglomération s’affine progressivement et il apparaît de plus en plus que la rétractation du tissu urbain amorcée au IIIe s. ap. J.-C. et observée sur les abords directs du forum ainsi que sur notre parcelle, soit un phénomène qui se développe dans d’autres quartiers comme l’a révélé le récent diagnostic réalisé au niveau du supermarché Match.



Laurent Gubellini, Responsable scientifique

Contacter Laurent Gubellini

 

ARTICLE :

MERKENBREACK V., DESCHAMPS Th., « Mise au jour d'une domus à Bavay (59) », L'Archéothema, Revue d'archéologie et d'histoire, n° 16, septembre-octobre 2011, p. 88-89.

 

PLAQUETTE :

MERKENBREACK V., coll. POURIEL R., FIEVET S., Bavay, Rue des Remparts, une domus dans la capitale des Nerviens, Archéologie en Nord-Pas-de-Calais, DRAC-SRA, 2013.

Revenir aux chantiers Revenir aux chantiers

Responsable d'opération :

Vincent Merkenbreack


Superficie :

1 100 m2


Aménageur :

EHPAD Villa Senecta


Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC des Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie

 


La maison de retraite de Bavay, Villa Senecta, a prévu la création d’un parking d’une trentaine de places situé Rue des Remparts, face à l’entrée principale du bâtiment. La richesse archéologique du sous-sol bavaisien a conduit le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais a prescrire un diagnostic, effectué en 2009 par l’Inrap, lequel s’est révélé positif. En effet, des vestiges d’un habitat attribuables à une domus ont été mis au jour. Une opération de fouilles préventives fut donc prévue sur l’entièreté de la parcelle concernée par les travaux d’aménagements. Près de 1 100 m² ont ainsi été décapés puis fouillés entre février et avril 2011. Sur cette emprise, trois ensembles ont été distingués.

 

La première zone, située au nord, a révélé la présence d’une structure maçonnée de type cellier, diverses fosses ainsi qu’une structure excavée de plus de 2 m de profondeur renfermant de nombreux restes de faune et de céramiques datés de la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C. Ces éléments appartiennent vraisemblablement à un « établissement » (habitat ou artisanat) qui s’organise entre notre parcelle et la voie Bavay-Reims située à quelques dizaines de mètres de notre emprise. Cet espace, partiellement mis au jour car en limite d’emprise, est séparé de la deuxième zone par un mur faisant office de limite de parcelle.

 

Les deux autres secteurs appartiennent tous deux à un habitat de type domus. Un espace de jardins/cour se développe au centre de la parcelle fouillée. Il a révélé de nombreuses fosses de rejets riches en mobilier divers (céramique, faune, restes d’enduits peints, bronze etc...), fosses associées au bâtiment sud. Ce dernier fut mis au jour sur près de 200 m². Cette domus se prolonge hors emprise à l’ouest, sous l’actuelle rue des Remparts, et au sud, sous le parking et le bâtiment de la Villa Senecta, où des sondages archéologiques avaient été réalisés en 1991 par le Service archéologique du département du Nord. Deux états au moins ont été caractérisés. Le premier a révélé un habitat doté d’un système de chauffage de type hypocauste à canaux rayonnants, habitat qui, au regard des premières observations céramologiques, se développe à la fin du Ier s. ap. J.-C. Dix canaux ainsi que le praefurnium de cet hypocauste ont été mis en évidence. Après un démontage partiel des canaux et le comblement de ceux-ci, un second état prend place au début du IIe siècle. De cet état, quatre pièces nous sont parvenues. Les peintures murales, reproduisant notamment un trompe-l’œil d’opus sectile de marbre, le mobilier riche, varié et abondant (mortier en marbre, céramique d’importation de Bétique, Narbonnaise, Centre Gaule, Trèves …) ainsi que la taille de la domus, révèlent un habitat d’un rang social aisé. Dans la première moitié du IIIesiècle ap. J.-C., la demeure est abandonnée et démontée en partie, à l’instar de plusieurs quartiers d’habitation mis au jour lors de divers diagnostics ces dernières années (parcelle AB 55 notamment).

 

Les derniers indices archéologiques concernent un fossé médiéval ou moderne, qui figure sur le plan de la ville réalisé par l’ingénieur Claude Masse en 1731. Ce fossé borde la route située le long du rempart médiéval de la ville. Son installation a engendré la destruction de la partie occidentale de la domus.

 

Cette opération de fouilles a permis d’associer à la domus les vestiges mis au jour lors des sondages réalisés en 1991 qui consistaient en quelques fosses renfermant des éléments d’enduits peints ou encore un mur qui se prolonge sur notre parcelle. La domus des parcelles AH 81 et voisines couvraient une superficie bâtie d’environ 300 ou 400 m² associée à un grand espace de jardins/cour. Couvrant plus de 1000 m² en contexte urbain, cette opération préventive à Bavay est une première en dehors du forum. La découverte d’une domus de cette envergure en zone péri-urbaine de Bagacum complète ainsi notre connaissance de l’étendue de l’espace urbain du chef-lieu de cité et de l’habitat qui s’y développe. La chronologie de la couronne extérieure de l’agglomération s’affine progressivement et il apparaît de plus en plus que la rétractation du tissu urbain amorcée au IIIe s. ap. J.-C. et observée sur les abords directs du forum ainsi que sur notre parcelle, soit un phénomène qui se développe dans d’autres quartiers comme l’a révélé le récent diagnostic réalisé au niveau du supermarché Match.


Laurent Gubellini, Responsable scientifique

Contacter Laurent Gubellini

 

ARTICLE :

MERKENBREACK V., DESCHAMPS Th., « Mise au jour d'une domus à Bavay (59) », L'Archéothema, Revue d'archéologie et d'histoire, n° 16, septembre-octobre 2011, p. 88-89.

 

PLAQUETTE :

MERKENBREACK V., coll. POURIEL R., FIEVET S., Bavay, Rue des Remparts, une domus dans la capitale des Nerviens, Archéologie en Nord-Pas-de-Calais, DRAC-SRA, 2013.

 


Responsable d'opération :

Vincent Merkenbreack

 

Superficie :

1 100 m2


Aménageur :

EHPAD Villa Senecta



Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC des Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie

La maison de retraite de Bavay, Villa Senecta, a prévu la création d’un parking d’une trentaine de places situé Rue des Remparts, face à l’entrée principale du bâtiment. La richesse archéologique du sous-sol bavaisien a conduit le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais a prescrire un diagnostic, effectué en 2009 par l’Inrap, lequel s’est révélé positif. En effet, des vestiges d’un habitat attribuables à une domus ont été mis au jour. Une opération de fouilles préventives fut donc prévue sur l’entièreté de la parcelle concernée par les travaux d’aménagements. Près de 1 100 m² ont ainsi été décapés puis fouillés entre février et avril 2011. Sur cette emprise, trois ensembles ont été distingués.

 

La première zone, située au nord, a révélé la présence d’une structure maçonnée de type cellier, diverses fosses ainsi qu’une structure excavée de plus de 2 m de profondeur renfermant de nombreux restes de faune et de céramiques datés de la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C. Ces éléments appartiennent vraisemblablement à un « établissement » (habitat ou artisanat) qui s’organise entre notre parcelle et la voie Bavay-Reims située à quelques dizaines de mètres de notre emprise. Cet espace, partiellement mis au jour car en limite d’emprise, est séparé de la deuxième zone par un mur faisant office de limite de parcelle.

 

Les deux autres secteurs appartiennent tous deux à un habitat de type domus. Un espace de jardins/cour se développe au centre de la parcelle fouillée. Il a révélé de nombreuses fosses de rejets riches en mobilier divers (céramique, faune, restes d’enduits peints, bronze etc...), fosses associées au bâtiment sud. Ce dernier fut mis au jour sur près de 200 m². Cette domus se prolonge hors emprise à l’ouest, sous l’actuelle rue des Remparts, et au sud, sous le parking et le bâtiment de la Villa Senecta, où des sondages archéologiques avaient été réalisés en 1991 par le Service archéologique du département du Nord. Deux états au moins ont été caractérisés. Le premier a révélé un habitat doté d’un système de chauffage de type hypocauste à canaux rayonnants, habitat qui, au regard des premières observations céramologiques, se développe à la fin du Ier s. ap. J.-C. Dix canaux ainsi que le praefurnium de cet hypocauste ont été mis en évidence. Après un démontage partiel des canaux et le comblement de ceux-ci, un second état prend place au début du IIe siècle. De cet état, quatre pièces nous sont parvenues. Les peintures murales, reproduisant notamment un trompe-l’œil d’opus sectile de marbre, le mobilier riche, varié et abondant (mortier en marbre, céramique d’importation de Bétique, Narbonnaise, Centre Gaule, Trèves …) ainsi que la taille de la domus, révèlent un habitat d’un rang social aisé. Dans la première moitié du IIIe siècle ap. J.-C., la demeure est abandonnée et démontée en partie, à l’instar de plusieurs quartiers d’habitation mis au jour lors de divers diagnostics ces dernières années (parcelle AB 55 notamment).

 

Les derniers indices archéologiques concernent un fossé médiéval ou moderne, qui figure sur le plan de la ville réalisé par l’ingénieur Claude Masse en 1731. Ce fossé borde la route située le long du rempart médiéval de la ville. Son installation a engendré la destruction de la partie occidentale de la domus.

 

Cette opération de fouilles a permis d’associer à la domus les vestiges mis au jour lors des sondages réalisés en 1991 qui consistaient en quelques fosses renfermant des éléments d’enduits peints ou encore un mur qui se prolonge sur notre parcelle. La domus des parcelles AH 81 et voisines couvraient une superficie bâtie d’environ 300 ou 400 m² associée à un grand espace de jardins/cour. Couvrant plus de 1000 m² en contexte urbain, cette opération préventive à Bavay est une première en dehors du forum. La découverte d’une domus de cette envergure en zone péri-urbaine de Bagacum complète ainsi notre connaissance de l’étendue de l’espace urbain du chef-lieu de cité et de l’habitat qui s’y développe. La chronologie de la couronne extérieure de l’agglomération s’affine progressivement et il apparaît de plus en plus que la rétractation du tissu urbain amorcée au IIIe s. ap. J.-C. et observée sur les abords directs du forum ainsi que sur notre parcelle, soit un phénomène qui se développe dans d’autres quartiers comme l’a révélé le récent diagnostic réalisé au niveau du supermarché Match.



Laurent Gubellini, Responsable scientifique

Contacter Laurent Gubellini

 

ARTICLE :

MERKENBREACK V., DESCHAMPS Th., « Mise au jour d'une domus à Bavay (59) », L'Archéothema, Revue d'archéologie et d'histoire, n° 16, septembre-octobre 2011, p. 88-89.

 

PLAQUETTE :

MERKENBREACK V., coll. POURIEL R., FIEVET S., Bavay, Rue des Remparts, une domus dans la capitale des Nerviens, Archéologie en Nord-Pas-de-Calais, DRAC-SRA, 2013.

Responsable d'opération :

Vincent Merkenbreack


Superficie :

1 100 m2


Aménageur :

EHPAD Villa Senecta



Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC des Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie

 

Share by: