Chantier 14 PRÉVENTIF- Harfleur

Chantiers archéologiques 

Seine-Maritime


Harfleur,

« Les Coteaux du Calvaire »


Voirie, habitat et artisanat gallo-romains, artisanat et nécropole mérovingiens



Époques :

  • Antiquité
  • Haut Moyen Âge
  • Moyen Âge
  • Temps modernes
  • Époque contemporaine

Seine-Maritime


Harfleur,

« Les Coteaux du Calvaire »


Voirie, habitat et artisanat gallo-romains, artisanat et nécropole mérovingiens


Époques :

  • Antiquité
  • Haut Moyen Âge
  • Moyen Âge
  • Temps modernes
  • Époque contemporaine


Seine-Maritime


Harfleur,

 « Les Coteaux du Calvaire »


Voirie, habitat et artisanat gallo-romains, artisanat et nécropole mérovingiens
 

Époques :

  • Antiquité
  • Haut Moyen Âge
  • Moyen Âge
  • Temps modernes
  • Époque contemporaine


Dans le cadre d’un projet d’aménagement mis en œuvre par la commune d’Harfleur et de Gotham au lieu-dit « les Coteaux du Calvaire », un diagnostic archéologique a dévoilé de nombreuses structures gallo-romaines et dans une moindre mesure médiévales ainsi qu’au moins un pôle funéraire conséquent d’époque mérovingienne. Ces découvertes ont amené la prescription d’une fouille sur la totalité de la surface sondée soit près de 54 000 m².

Ce secteur, ainsi que l’emplacement supposé de la ville antique, ont livré à de nombreuses reprises des indices d’une forte occupation des lieux. Depuis le XIXe siècle les découvertes de céramiques, structures artisanales et funéraires se succèdent.

 

Le site se trouve en périphérie de la ville d’Harfleur, sur les pentes du Mont-Cabert, entre 15 et 30 m NGF. Il s’agit de l’emplacement de la ville de Caracotinum, ville secondaire de la cité des Calètes, à l’extrémité ouest du plateau du Pays de Caux, près de l’embouchure de la Seine. Les parcelles fouillées sont en parties contiguës au fossé d’enceinte de la ville médiévale.

 

L’occupation la plus ancienne et la plus dense date de l’époque gallo-romaine. Cette occupation est calée entre le début de notre ère et le début du IIIe siècle ap. J.-C. Elle se caractérise par la présence de nombreux trous de poteau, de fosses et puits mais aussi de réseaux fossoyés ainsi que d’un réseau viaire qui pourrait confirmer que le site est en périphérie immédiate d’une bourgade. Elle se caractérise aussi par un mélange d’installations domestiques (présence de caves, structures de stockage, fours domestiques) et artisanales (plusieurs fours à chaux, fours de potiers et peut-être de légères installations de métallurgistes). On note encore l’existence de quelques bâtiments sur poteaux et sur solins de rognons de silex.

Le développement du site entre Auguste et Claude/Néron est important, puisque de nombreuses structures semblent déjà exister, y compris une partie du réseau viaire qui se développe sur l’emprise. Mais c’est surtout l’existence d’un bâtiment de grande envergure (58 m de long pour 35 m de large), dans la première moitié du Ier siècle ap. J.-C, qui confirme cette hypothèse. Il se divise en 2 parties, une « cour » couvrant près de 1 400 m² et un bâtiment accolé et de plan basilical, partiellement conservé, qui couvrirait une surface estimée à près de 600 m².

 

L’occupation du haut Moyen Âge se traduit par la présence de quelques fonds de cabanes montrant des traces d’activités artisanales (four, traces d’implantation d’un métier à tisser) ainsi que de l’identification par l’étude céramologique de quelques structures excavées appartenant à cette époque.

Les plus spectaculaires, datés de l’époque mérovingienne, constituent une importante nécropole du point de vue quantitatif et qualitatif. Celle-ci a livré près de 600 faits funéraires pour 567 individus. Le mobilier découvert représente environ 1600 occurrences. Cela couvre tous les champs habituels des dépôts de cette époque : parure, «outillage», armement, verrerie et céramique ainsi que des matériaux divers : fer, alliages cuivreux, plomb, argent, or, verre et pâte de verre, ambre ou cristal de roche.

Les modes d’inhumation sont multiples : en pleine terre (avéré ou par manque d’information ?), dans de probables coffrages de bois, mais aussi dans des sarcophages, en plâtre et en calcaire. De nombreux calages de pierres (calcaire et rognons de silex) ont pu être relevés. Les recoupements, réductions et réutilisations de structures sont nombreuses. L’orientation principale des sépultures nord-ouest/sud-est, cohabite avec plusieurs autres dont une orientation sud-ouest/nord-est qui est l’axe secondaire le plus fréquent (44 occurrences).

La population recense 328 adultes pour 135 immatures et 104 indéterminés, vraisemblablement des adultes pour lesquels il faut rester prudent. La sexualisation montre quant à elle une répartition à l’avantage des hommes (117 pour 91 femmes) mais le grand nombre d’indéterminés (224) rend toute conclusion hasardeuse.

Cette nécropole s’installe à l’emplacement même du grand bâtiment romain (à l’exception d’une tombe légèrement à l’extérieur) qui devait donc être en ruine mais toujours bien visible et encore un marqueur important du paysage. Cela amènera un argumentaire à la question de la pérennisation des espaces entre ces cimetières alto-médiévaux et les occupations antérieures.

Quelques structures (fosses d’extraction de limon, four domestique) ont livré du matériel de l’époque médiévale jusqu’à l’époque moderne. La découverte la plus importante liée à ces phases touche au fossé d’enceinte de la ville d’Harfleur. En effet, comme le diagnostic l’avait montré, de grands mouvements de terre ont été réalisés lors de la création du fossé d’enceinte. Deux tranchées dans la zone 1 et une coupe dans la zone 2 ont permis de constater ce fait. Les créateurs du fossé, désireux de renforcer sa puissance, ont décidé de compenser la pente du Mont-Cabert en rejetant sur son côté extérieur les déblais issus de son creusement. D’autres témoins de ces périodes ont été découverts, notamment des boulets de pierre (munitions lors des sièges de la ville) dont le plus gros mesure près d’un mètre de diamètre.

Enfin, les restes très arasés d’un bâtiment comportant plusieurs pièces sont à rapprocher de cette période. L’analyse des objets découverts dans une grande fosse attenante à ce bâtiment devrait nous permettre d’affirmer son appartenance au bas Moyen Âge.

 

De par la proximité avec le centre-ville d’Harfleur, de nombreuses occupations contemporaines sont toutefois venues perturber les vestiges plus anciens. Pêle-mêle on retrouve une ferme du XIXe mentionnée sur le cadastre napoléonien, plusieurs petites constructions annexes, des puits et des maisons de la seconde moitié du XXe siècle ainsi qu’une usine située sur une grande partie de la zone 1 et qui a contribué à l’arasement des structures sur la partie nord-est de cette dernière.

 

Julien Boisson, Responsable de l’opération

 

ARTICLES :

BOISSON J., « Harfleur, ZAC des Coteaux du Calvaire, une importante nécropole mérovingienne et son enclos antique », 35èmes  journées internationales d’archéologie mérovingienne, Communauté des vivants, compagnie des morts, 9-11 octobre 2014, Douai, Bulletin de liaison de l'AFAM, n° 38, 2014.



BOISSON J., FOLLAIN E., « Le passé gallo-romain d’Harfleur (Seine-Maritime) resurgit avec la découverte d’une basilique civile », Patrimoine Normand, n°87, Octobre/Novembre/Décembre 2013.

 

BOISSON J., « La nécropole mérovingienne d’Harfleur », Chronique des fouilles médiévales en France, Archéologie médiévale, 43, 2013.

 

BOISSON J., « Harfleur, Découverte d'une basilique romaine », Archeologia, 513, 2013, p. 42-47.

 

POSTER :

BOISSON J., TARCY E., DRIEU M., coll. FIEVET S., Harfleur, ZAC des Coteaux du Calvaire, une importante nécropole mérovingienne et son enclos antique, 35èmes journées internationales d’archéologie mérovingienne, Communauté des vivants, compagnie des morts, 9-11 octobre 2014.

 

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Responsable d'opération :

Julien Boisson


Superficie :

54 000 m2


Aménageur :

Commune d'Harfleur et Gotham


Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Normandie, Service Régional de l'Archéologie

 

  • Poster présenté au 35èmes  Journées internationales d'archéologie mérovingienne de l'AFAM, 2014

Dans le cadre d’un projet d’aménagement mis en œuvre par la commune d’Harfleur et de Gotham au lieu-dit « les Coteaux du Calvaire », un diagnostic archéologique a dévoilé de nombreuses structures gallo-romaines et dans une moindre mesure médiévales ainsi qu’au moins un pôle funéraire conséquent d’époque mérovingienne. Ces découvertes ont amené la prescription d’une fouille sur la totalité de la surface sondée soit près de 54 000 m².

Ce secteur, ainsi que l’emplacement supposé de la ville antique, ont livré à de nombreuses reprises des indices d’une forte occupation des lieux. Depuis le XIXe siècle les découvertes de céramiques, structures artisanales et funéraires se succèdent.

 

Le site se trouve en périphérie de la ville d’Harfleur, sur les pentes du Mont-Cabert, entre 15 et 30 m NGF. Il s’agit de l’emplacement de la ville de Caracotinum, ville secondaire de la cité des Calètes, à l’extrémité ouest du plateau du Pays de Caux, près de l’embouchure de la Seine. Les parcelles fouillées sont en parties contiguës au fossé d’enceinte de la ville médiévale.

 

L’occupation la plus ancienne et la plus dense date de l’époque gallo-romaine. Cette occupation est calée entre le début de notre ère et le début du IIIe siècle ap. J.-C. Elle se caractérise par la présence de nombreux trous de poteau, de fosses et puits mais aussi de réseaux fossoyés ainsi que d’un réseau viaire qui pourrait confirmer que le site est en périphérie immédiate d’une bourgade. Elle se caractérise aussi par un mélange d’installations domestiques (présence de caves, structures de stockage, fours domestiques) et artisanales (plusieurs fours à chaux, fours de potiers et peut-être de légères installations de métallurgistes). On note encore l’existence de quelques bâtiments sur poteaux et sur solins de rognons de silex.

Le développement du site entre Auguste et Claude/Néron est important, puisque de nombreuses structures semblent déjà exister, y compris une partie du réseau viaire qui se développe sur l’emprise. Mais c’est surtout l’existence d’un bâtiment de grande envergure (58 m de long pour 35 m de large), dans la première moitié du Ier siècle ap. J.-C, qui confirme cette hypothèse. Il se divise en 2 parties, une « cour » couvrant près de 1 400 m² et un bâtiment accolé et de plan basilical, partiellement conservé, qui couvrirait une surface estimée à près de 600 m².

 

L’occupation du haut Moyen Âge se traduit par la présence de quelques fonds de cabanes montrant des traces d’activités artisanales (four, traces d’implantation d’un métier à tisser) ainsi que de l’identification par l’étude céramologique de quelques structures excavées appartenant à cette époque.

Les plus spectaculaires, datés de l’époque mérovingienne, constituent une importante nécropole du point de vue quantitatif et qualitatif. Celle-ci a livré près de 600 faits funéraires pour 567 individus. Le mobilier découvert représente environ 1600 occurrences. Cela couvre tous les champs habituels des dépôts de cette époque : parure, «outillage», armement, verrerie et céramique ainsi que des matériaux divers : fer, alliages cuivreux, plomb, argent, or, verre et pâte de verre, ambre ou cristal de roche.

Les modes d’inhumation sont multiples : en pleine terre (avéré ou par manque d’information ?), dans de probables coffrages de bois, mais aussi dans des sarcophages, en plâtre et en calcaire. De nombreux calages de pierres (calcaire et rognons de silex) ont pu être relevés. Les recoupements, réductions et réutilisations de structures sont nombreuses. L’orientation principale des sépultures nord-ouest/sud-est, cohabite avec plusieurs autres dont une orientation sud-ouest/nord-est qui est l’axe secondaire le plus fréquent (44 occurrences).

La population recense 328 adultes pour 135 immatures et 104 indéterminés, vraisemblablement des adultes pour lesquels il faut rester prudent. La sexualisation montre quant à elle une répartition à l’avantage des hommes (117 pour 91 femmes) mais le grand nombre d’indéterminés (224) rend toute conclusion hasardeuse.

Cette nécropole s’installe à l’emplacement même du grand bâtiment romain (à l’exception d’une tombe légèrement à l’extérieur) qui devait donc être en ruine mais toujours bien visible et encore un marqueur important du paysage. Cela amènera un argumentaire à la question de la pérennisation des espaces entre ces cimetières alto-médiévaux et les occupations antérieures.

Quelques structures (fosses d’extraction de limon, four domestique) ont livré du matériel de l’époque médiévale jusqu’à l’époque moderne. La découverte la plus importante liée à ces phases touche au fossé d’enceinte de la ville d’Harfleur. En effet, comme le diagnostic l’avait montré, de grands mouvements de terre ont été réalisés lors de la création du fossé d’enceinte. Deux tranchées dans la zone 1 et une coupe dans la zone 2 ont permis de constater ce fait. Les créateurs du fossé, désireux de renforcer sa puissance, ont décidé de compenser la pente du Mont-Cabert en rejetant sur son côté extérieur les déblais issus de son creusement. D’autres témoins de ces périodes ont été découverts, notamment des boulets de pierre (munitions lors des sièges de la ville) dont le plus gros mesure près d’un mètre de diamètre.

Enfin, les restes très arasés d’un bâtiment comportant plusieurs pièces sont à rapprocher de cette période. L’analyse des objets découverts dans une grande fosse attenante à ce bâtiment devrait nous permettre d’affirmer son appartenance au bas Moyen Âge.

 

De par la proximité avec le centre-ville d’Harfleur, de nombreuses occupations contemporaines sont toutefois venues perturber les vestiges plus anciens. Pêle-mêle on retrouve une ferme du XIXe mentionnée sur le cadastre napoléonien, plusieurs petites constructions annexes, des puits et des maisons de la seconde moitié du XXe siècle ainsi qu’une usine située sur une grande partie de la zone 1 et qui a contribué à l’arasement des structures sur la partie nord-est de cette dernière.

 

Julien Boisson, Responsable de l’opération

 

ARTICLES :

BOISSON J., « Harfleur, ZAC des Coteaux du Calvaire, une importante nécropole mérovingienne et son enclos antique », 35èmes journées internationales d’archéologie mérovingienne, Communauté des vivants, compagnie des morts, 9-11 octobre 2014, Douai, Bulletin de liaison de l'AFAM, n° 38, 2014.


BOISSON J., FOLLAIN E., « Le passé gallo-romain d’Harfleur (Seine-Maritime) resurgit avec la découverte d’une basilique civile », Patrimoine Normand, n°87, Octobre/Novembre/Décembre 2013.

 

BOISSON J., « La nécropole mérovingienne d’Harfleur », Chronique des fouilles médiévales en France, Archéologie médiévale, 43, 2013.

 

BOISSON J., « Harfleur, Découverte d'une basilique romaine », Archeologia, 513, 2013, p. 42-47.

 

POSTER :

BOISSON J., TARCY E., DRIEU M., coll. FIEVET S., Harfleur, ZAC des Coteaux du Calvaire, une importante nécropole mérovingienne et son enclos antique, 35èmes journées internationales d’archéologie mérovingienne, Communauté des vivants, compagnie des morts, 9-11 octobre 2014.

 

Responsable d'opération :

Julien Boisson

 

Superficie :

54 000 m2


Aménageur :

Commune d'Harfleur et Gotham



Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Normandie, Service Régional de l'Archéologie

  • Poster présenté au 35èmes Journées internationales d'archéologie mérovingienne de l'AFAM, 2014

Dans le cadre d’un projet d’aménagement mis en œuvre par la commune d’Harfleur et de Gotham au lieu-dit « les Coteaux du Calvaire », un diagnostic archéologique a dévoilé de nombreuses structures gallo-romaines et dans une moindre mesure médiévales ainsi qu’au moins un pôle funéraire conséquent d’époque mérovingienne. Ces découvertes ont amené la prescription d’une fouille sur la totalité de la surface sondée soit près de 54 000 m².

Ce secteur, ainsi que l’emplacement supposé de la ville antique, ont livré à de nombreuses reprises des indices d’une forte occupation des lieux. Depuis le XIXe siècle les découvertes de céramiques, structures artisanales et funéraires se succèdent.

 

Le site se trouve en périphérie de la ville d’Harfleur, sur les pentes du Mont-Cabert, entre 15 et 30 m NGF. Il s’agit de l’emplacement de la ville de Caracotinum, ville secondaire de la cité des Calètes, à l’extrémité ouest du plateau du Pays de Caux, près de l’embouchure de la Seine. Les parcelles fouillées sont en parties contiguës au fossé d’enceinte de la ville médiévale.

 

L’occupation la plus ancienne et la plus dense date de l’époque gallo-romaine. Cette occupation est calée entre le début de notre ère et le début du IIIe siècle ap. J.-C. Elle se caractérise par la présence de nombreux trous de poteau, de fosses et puits mais aussi de réseaux fossoyés ainsi que d’un réseau viaire qui pourrait confirmer que le site est en périphérie immédiate d’une bourgade. Elle se caractérise aussi par un mélange d’installations domestiques (présence de caves, structures de stockage, fours domestiques) et artisanales (plusieurs fours à chaux, fours de potiers et peut-être de légères installations de métallurgistes). On note encore l’existence de quelques bâtiments sur poteaux et sur solins de rognons de silex.

Le développement du site entre Auguste et Claude/Néron est important, puisque de nombreuses structures semblent déjà exister, y compris une partie du réseau viaire qui se développe sur l’emprise. Mais c’est surtout l’existence d’un bâtiment de grande envergure (58 m de long pour 35 m de large), dans la première moitié du Ier siècle ap. J.-C, qui confirme cette hypothèse. Il se divise en 2 parties, une « cour » couvrant près de 1 400 m² et un bâtiment accolé et de plan basilical, partiellement conservé, qui couvrirait une surface estimée à près de 600 m².

 

L’occupation du haut Moyen Âge se traduit par la présence de quelques fonds de cabanes montrant des traces d’activités artisanales (four, traces d’implantation d’un métier à tisser) ainsi que de l’identification par l’étude céramologique de quelques structures excavées appartenant à cette époque.

Les plus spectaculaires, datés de l’époque mérovingienne, constituent une importante nécropole du point de vue quantitatif et qualitatif. Celle-ci a livré près de 600 faits funéraires pour 567 individus. Le mobilier découvert représente environ 1600 occurrences. Cela couvre tous les champs habituels des dépôts de cette époque : parure, «outillage», armement, verrerie et céramique ainsi que des matériaux divers : fer, alliages cuivreux, plomb, argent, or, verre et pâte de verre, ambre ou cristal de roche.

Les modes d’inhumation sont multiples : en pleine terre (avéré ou par manque d’information ?), dans de probables coffrages de bois, mais aussi dans des sarcophages, en plâtre et en calcaire. De nombreux calages de pierres (calcaire et rognons de silex) ont pu être relevés. Les recoupements, réductions et réutilisations de structures sont nombreuses. L’orientation principale des sépultures nord-ouest/sud-est, cohabite avec plusieurs autres dont une orientation sud-ouest/nord-est qui est l’axe secondaire le plus fréquent (44 occurrences).

La population recense 328 adultes pour 135 immatures et 104 indéterminés, vraisemblablement des adultes pour lesquels il faut rester prudent. La sexualisation montre quant à elle une répartition à l’avantage des hommes (117 pour 91 femmes) mais le grand nombre d’indéterminés (224) rend toute conclusion hasardeuse.

Cette nécropole s’installe à l’emplacement même du grand bâtiment romain (à l’exception d’une tombe légèrement à l’extérieur) qui devait donc être en ruine mais toujours bien visible et encore un marqueur important du paysage. Cela amènera un argumentaire à la question de la pérennisation des espaces entre ces cimetières alto-médiévaux et les occupations antérieures.

Quelques structures (fosses d’extraction de limon, four domestique) ont livré du matériel de l’époque médiévale jusqu’à l’époque moderne. La découverte la plus importante liée à ces phases touche au fossé d’enceinte de la ville d’Harfleur. En effet, comme le diagnostic l’avait montré, de grands mouvements de terre ont été réalisés lors de la création du fossé d’enceinte. Deux tranchées dans la zone 1 et une coupe dans la zone 2 ont permis de constater ce fait. Les créateurs du fossé, désireux de renforcer sa puissance, ont décidé de compenser la pente du Mont-Cabert en rejetant sur son côté extérieur les déblais issus de son creusement. D’autres témoins de ces périodes ont été découverts, notamment des boulets de pierre (munitions lors des sièges de la ville) dont le plus gros mesure près d’un mètre de diamètre.

Enfin, les restes très arasés d’un bâtiment comportant plusieurs pièces sont à rapprocher de cette période. L’analyse des objets découverts dans une grande fosse attenante à ce bâtiment devrait nous permettre d’affirmer son appartenance au bas Moyen Âge.

 

De par la proximité avec le centre-ville d’Harfleur, de nombreuses occupations contemporaines sont toutefois venues perturber les vestiges plus anciens. Pêle-mêle on retrouve une ferme du XIXe mentionnée sur le cadastre napoléonien, plusieurs petites constructions annexes, des puits et des maisons de la seconde moitié du XXe siècle ainsi qu’une usine située sur une grande partie de la zone 1 et qui a contribué à l’arasement des structures sur la partie nord-est de cette dernière.

 

Julien Boisson, Responsable de l’opération

 

ARTICLES :

BOISSON J., « Harfleur, ZAC des Coteaux du Calvaire, une importante nécropole mérovingienne et son enclos antique », 35èmes journées internationales d’archéologie mérovingienne, Communauté des vivants, compagnie des morts, 9-11 octobre 2014, Douai, Bulletin de liaison de l'AFAM, n° 38, 2014.


BOISSON J., FOLLAIN E., « Le passé gallo-romain d’Harfleur (Seine-Maritime) resurgit avec la découverte d’une basilique civile », Patrimoine Normand, n°87, Octobre/Novembre/Décembre 2013.

 

BOISSON J., « La nécropole mérovingienne d’Harfleur », Chronique des fouilles médiévales en France, Archéologie médiévale, 43, 2013.

 

BOISSON J., « Harfleur, Découverte d'une basilique romaine », Archeologia, 513, 2013, p. 42-47.

 

POSTER :

BOISSON J., TARCY E., DRIEU M., coll. FIEVET S., Harfleur, ZAC des Coteaux du Calvaire, une importante nécropole mérovingienne et son enclos antique, 35èmes journées internationales d’archéologie mérovingienne, Communauté des vivants, compagnie des morts, 9-11 octobre 2014.

 

Responsable d'opération :

Julien Boisson


Superficie :

54 000 m2


Aménageur :

Commune d'Harfleur et Gotham



Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Normandie, Service Régional de l'Archéologie

 

  • Poster présenté au 35èmes Journées internationales d'archéologie mérovingienne de l'AFAM, 2014



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