Chantier 24 PRÉVENTIF- Saint-Omer

Chantiers archéologiques 

Pas-de-Calais


Saint-Omer,

« Angle de la rue des Moulins et de la rue Gambetta »


Aménagements urbains médiévaux, modernes et contemporains


Époques :

  • Moyen Âge
  • Temps modernes
  • Époque contemporaine


Pas-de-Calais


Saint-Omer,

« Angle de la rue des Moulins et de la rue

Gambetta »


Aménagements urbains médiévaux, modernes et contemporains

 

Époques :

  • Moyen Âge
  • Temps modernes
  • Époque contemporaine

Pas-de-Calais


Saint-Omer,

« Angle de la rue des Moulins et de la rue Gambetta »


Aménagements urbains médiévaux, modernes et contemporains
 

Époques :

  • Moyen Âge
  • Temps modernes
  • Époque contemporaine


L'opération archéologique, menée par la société Archéopole sur la parcelle AV 161 située à l'Angle de la rue des Moulins et de la rue Gambetta, fait suite à la prescription d'un diagnostic réalisé en amont d'un projet immobilier. L'observation archéologique, limitée à un fond de forme à 7 m RGF et qui s'est déroulée du 13 au 27 février 2013, a été réduite par le décapage non suivi par les archéologues de la totalité de la parcelle avant l'intervention.

Trois phases principales d'occupation sur une période chronologique étendue allant du XIIIe siècle à la période contemporaine ont été déterminées. Le diagnostic avait permis de relever des vestiges du Xe siècle régulièrement attestés dans les opérations archéologiques localisées aux alentours (Caserne d'Albret, Rue des Pipiers,...) et qui nous ont échappé en raison de la profondeur à laquelle apparaissent ces structures.

La première période d'occupation du site, datée du bas Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles), se caractérise par une densité importante des vestiges sous la forme de fondations, de plots, de sols, de fosses, de niveaux et de remblais et une forte structuration de l'espace organisée autour de la rue des Moulins à l'est et d'une ruelle identifiée comme la Payelstraet à l'ouest. Cette dernière attestée dans les textes et illustrée sur les documents iconographiques et notamment les plans de la ville trouve une réalité archéologique. Mentionnée dès 1294, elle sera transformée en cul-de-sac probablement à partir de 1615 et progressivement réduite en lien avec les réaménagements successifs de l'îlot et notamment l'installation de grandes propriétés agrémentées de vastes jardins (Jardin de Notre-Dame, jardin de Mondicourt) à partir du XVIIIe siècle.

La seconde phase, attribuée aux Temps Modernes (XVIe-XIXe siècles), est donc marquée par une déprise de l'occupation, la plupart des bâtiments semblant disparaître au profit de jardins ou de cours. À la fin de cette période, s'installe au sud-ouest de la parcelle une imposante maçonnerie orientée perpendiculairement à la rue des Moulins. La fondation, constituée de moellons de calcaires bruts de différentes tailles, de petits et grands appareils de pierre de taille, de briques rouges et jaunes et de blocs architecturés dont des claveaux, un fragment de tambour de colonne et un chapiteau, appartient certainement à un grand bâtiment reposant sur une cave voûtée. Trois soupiraux servant à la ventilation et l'éclairage des sous-sols ont été relevés. Sur le plan de la ville de Saint-Omer levé en 1828, l'îlot apparaît entièrement remanié. La Payelstraet a quasiment disparu et l'ensemble appartient à une seule construction, le pensionnat des Ursulines qui se développe considérablement au cours du XIXe siècle. Le dernier état d'occupation recensé sur le site (phase 3) est marqué par la présence de différentes traces liées à la démolition des bâtiments présents avant l'intervention archéologique et datées de la période contemporaine.

La céramique, comprenant 1016 tessons et issue du nettoyage de surface de la zone décapée, est intégralement associée à la première phase d'occupation du site et datée des XIVe-XVe siècles même si quelques tessons résiduels peuvent être attribués à la période carolingienne ou à l'opposé à la période moderne. Les grès sont rares et réduits à l'état de fragment. La vaisselle de table en céramique glaçurée se compose de cruches et d'une assiette à lèvre en bourrelet. Le répertoire dédié à la boisson est complété par la catégorie de la céramique commune sombre et dans une moindre mesure par la céramique commune claire comprenant une cruche et un pichet. La vaisselle à feu est partagée entre deux catégories : la céramique glaçurée et la céramique rugueuse sombre. Elle se compose principalement de poêles, de jattes à lèvre en bandeau ou de section quadrangulaire et à col oblique et de pots à lèvre en bandeau et de section quadrangulaire ou triangulaire. Enfin, de nombreux et larges couvercles à feu ont été recueillis.

Le petit assemblage faunique et ichtyologique issu de cette fouille a permis d’identifier les composantes de l’alimentation carnée au bas Moyen Âge (phase 1) et à l'époque moderne (phase 2) avec un apport dominant de la triade et surtout du bœuf. Les oiseaux de basse-cour sont bien représentés aux deux premières phases d’occupation et notamment le coq. L’occupation des XIIIe-XVe siècles se distingue par la présence de mollusques marins, de poissons abondants et par la consommation de la grue. Le tamisage d'une des structures a permis d'identifier de dix espèces de poissons d'eau douce ou de mer. Les poissons de mer dominent l'assemblage avec le merlan (183 restes), la morue (136 restes) et le hareng (43 restes). Les poissons plats (plie/flet, 35 restes) sont également attestés. Les poissons d'eau douce ou d'estuaire sont moins nombreux (21 restes) mais rassemble une grande variété d'espèces comprenant l'alose, l'anguille, la truite, la perche, le brochet, le gardon et la brème. La plupart des individus mesurés correspondent à des spécimens de grandes tailles avec notamment la présence d'une morue de 1,60 m. L'ensemble témoigne non seulement du statut des occupants du site mais également sur les différentes facettes de l'utilisation du poisson depuis le mode d'approvisionnement en passant par la préparation (déchets d'éviscération des poissons d'eau douce) et jusqu’à la consommation.


Delphine Cense-Bacquet, Responsable d'opération.

Contacter Delphine Cense

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Responsable d'opération :

Delphine Cense-Bacquet

 

Superficie :

1 365 m2


Aménageur :

SOLARIAA SARL


Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie

 

L'opération archéologique, menée par la société Archéopole sur la parcelle AV 161 située à l'Angle de la rue des Moulins et de la rue Gambetta, fait suite à la prescription d'un diagnostic réalisé en amont d'un projet immobilier. L'observation archéologique, limitée à un fond de forme à 7 m RGF et qui s'est déroulée du 13 au 27 février 2013, a été réduite par le décapage non suivi par les archéologues de la totalité de la parcelle avant l'intervention.

Trois phases principales d'occupation sur une période chronologique étendue allant du XIIIe siècle à la période contemporaine ont été déterminées. Le diagnostic avait permis de relever des vestiges du Xe siècle régulièrement attestés dans les opérations archéologiques localisées aux alentours (Caserne d'Albret, Rue des Pipiers,...) et qui nous ont échappé en raison de la profondeur à laquelle apparaissent ces structures.

La première période d'occupation du site, datée du bas Moyen Âge (XIIIe-XVesiècles), se caractérise par une densité importante des vestiges sous la forme de fondations, de plots, de sols, de fosses, de niveaux et de remblais et une forte structuration de l'espace organisée autour de la rue des Moulins à l'est et d'une ruelle identifiée comme la Payelstraet à l'ouest. Cette dernière attestée dans les textes et illustrée sur les documents iconographiques et notamment les plans de la ville trouve une réalité archéologique. Mentionnée dès 1294, elle sera transformée en cul-de-sac probablement à partir de 1615 et progressivement réduite en lien avec les réaménagements successifs de l'îlot et notamment l'installation de grandes propriétés agrémentées de vastes jardins (Jardin de Notre-Dame, jardin de Mondicourt) à partir du XVIIIe siècle.

La seconde phase, attribuée aux Temps Modernes (XVIe-XIXe siècles), est donc marquée par une déprise de l'occupation, la plupart des bâtiments semblant disparaître au profit de jardins ou de cours. À la fin de cette période, s'installe au sud-ouest de la parcelle une imposante maçonnerie orientée perpendiculairement à la rue des Moulins. La fondation, constituée de moellons de calcaires bruts de différentes tailles, de petits et grands appareils de pierre de taille, de briques rouges et jaunes et de blocs architecturés dont des claveaux, un fragment de tambour de colonne et un chapiteau, appartient certainement à un grand bâtiment reposant sur une cave voûtée. Trois soupiraux servant à la ventilation et l'éclairage des sous-sols ont été relevés. Sur le plan de la ville de Saint-Omer levé en 1828, l'îlot apparaît entièrement remanié. La Payelstraet a quasiment disparu et l'ensemble appartient à une seule construction, le pensionnat des Ursulines qui se développe considérablement au cours du XIXe siècle. Le dernier état d'occupation recensé sur le site (phase 3) est marqué par la présence de différentes traces liées à la démolition des bâtiments présents avant l'intervention archéologique et datées de la période contemporaine.

La céramique, comprenant 1016 tessons et issue du nettoyage de surface de la zone décapée, est intégralement associée à la première phase d'occupation du site et datée des XIVe-XVe siècles même si quelques tessons résiduels peuvent être attribués à la période carolingienne ou à l'opposé à la période moderne. Les grès sont rares et réduits à l'état de fragment. La vaisselle de table en céramique glaçurée se compose de cruches et d'une assiette à lèvre en bourrelet. Le répertoire dédié à la boisson est complété par la catégorie de la céramique commune sombre et dans une moindre mesure par la céramique commune claire comprenant une cruche et un pichet. La vaisselle à feu est partagée entre deux catégories : la céramique glaçurée et la céramique rugueuse sombre. Elle se compose principalement de poêles, de jattes à lèvre en bandeau ou de section quadrangulaire et à col oblique et de pots à lèvre en bandeau et de section quadrangulaire ou triangulaire. Enfin, de nombreux et larges couvercles à feu ont été recueillis.

Le petit assemblage faunique et ichtyologique issu de cette fouille a permis d’identifier les composantes de l’alimentation carnée au bas Moyen Âge (phase 1) et à l'époque moderne (phase 2) avec un apport dominant de la triade et surtout du bœuf. Les oiseaux de basse-cour sont bien représentés aux deux premières phases d’occupation et notamment le coq. L’occupation des XIIIe-XVe siècles se distingue par la présence de mollusques marins, de poissons abondants et par la consommation de la grue. Le tamisage d'une des structures a permis d'identifier de dix espèces de poissons d'eau douce ou de mer. Les poissons de mer dominent l'assemblage avec le merlan (183 restes), la morue (136 restes) et le hareng (43 restes). Les poissons plats (plie/flet, 35 restes) sont également attestés. Les poissons d'eau douce ou d'estuaire sont moins nombreux (21 restes) mais rassemble une grande variété d'espèces comprenant l'alose, l'anguille, la truite, la perche, le brochet, le gardon et la brème. La plupart des individus mesurés correspondent à des spécimens de grandes tailles avec notamment la présence d'une morue de 1,60 m. L'ensemble témoigne non seulement du statut des occupants du site mais également sur les différentes facettes de l'utilisation du poisson depuis le mode d'approvisionnement en passant par la préparation (déchets d'éviscération des poissons d'eau douce) et jusqu’à la consommation.


Delphine Cense-Bacquet, Responsable d'opération.

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Responsable d'opération :

Delphine Cense-Bacquet

 

Superficie :

1 365 m2

Aménageur :

SOLARIAA SARL

Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie

L'opération archéologique, menée par la société Archéopole sur la parcelle AV 161 située à l'Angle de la rue des Moulins et de la rue Gambetta, fait suite à la prescription d'un diagnostic réalisé en amont d'un projet immobilier. L'observation archéologique, limitée à un fond de forme à 7 m RGF et qui s'est déroulée du 13 au 27 février 2013, a été réduite par le décapage non suivi par les archéologues de la totalité de la parcelle avant l'intervention.

Trois phases principales d'occupation sur une période chronologique étendue allant du XIIIe siècle à la période contemporaine ont été déterminées. Le diagnostic avait permis de relever des vestiges du Xe siècle régulièrement attestés dans les opérations archéologiques localisées aux alentours (Caserne d'Albret, Rue des Pipiers,...) et qui nous ont échappé en raison de la profondeur à laquelle apparaissent ces structures.

La première période d'occupation du site, datée du bas Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles), se caractérise par une densité importante des vestiges sous la forme de fondations, de plots, de sols, de fosses, de niveaux et de remblais et une forte structuration de l'espace organisée autour de la rue des Moulins à l'est et d'une ruelle identifiée comme la Payelstraet à l'ouest. Cette dernière attestée dans les textes et illustrée sur les documents iconographiques et notamment les plans de la ville trouve une réalité archéologique. Mentionnée dès 1294, elle sera transformée en cul-de-sac probablement à partir de 1615 et progressivement réduite en lien avec les réaménagements successifs de l'îlot et notamment l'installation de grandes propriétés agrémentées de vastes jardins (Jardin de Notre-Dame, jardin de Mondicourt) à partir du XVIIIe siècle.

La seconde phase, attribuée aux Temps Modernes (XVIe-XIXe siècles), est donc marquée par une déprise de l'occupation, la plupart des bâtiments semblant disparaître au profit de jardins ou de cours. À la fin de cette période, s'installe au sud-ouest de la parcelle une imposante maçonnerie orientée perpendiculairement à la rue des Moulins. La fondation, constituée de moellons de calcaires bruts de différentes tailles, de petits et grands appareils de pierre de taille, de briques rouges et jaunes et de blocs architecturés dont des claveaux, un fragment de tambour de colonne et un chapiteau, appartient certainement à un grand bâtiment reposant sur une cave voûtée. Trois soupiraux servant à la ventilation et l'éclairage des sous-sols ont été relevés. Sur le plan de la ville de Saint-Omer levé en 1828, l'îlot apparaît entièrement remanié. La Payelstraet a quasiment disparu et l'ensemble appartient à une seule construction, le pensionnat des Ursulines qui se développe considérablement au cours du XIXe siècle. Le dernier état d'occupation recensé sur le site (phase 3) est marqué par la présence de différentes traces liées à la démolition des bâtiments présents avant l'intervention archéologique et datées de la période contemporaine.

La céramique, comprenant 1016 tessons et issue du nettoyage de surface de la zone décapée, est intégralement associée à la première phase d'occupation du site et datée des XIVe-XVe siècles même si quelques tessons résiduels peuvent être attribués à la période carolingienne ou à l'opposé à la période moderne. Les grès sont rares et réduits à l'état de fragment. La vaisselle de table en céramique glaçurée se compose de cruches et d'une assiette à lèvre en bourrelet. Le répertoire dédié à la boisson est complété par la catégorie de la céramique commune sombre et dans une moindre mesure par la céramique commune claire comprenant une cruche et un pichet. La vaisselle à feu est partagée entre deux catégories : la céramique glaçurée et la céramique rugueuse sombre. Elle se compose principalement de poêles, de jattes à lèvre en bandeau ou de section quadrangulaire et à col oblique et de pots à lèvre en bandeau et de section quadrangulaire ou triangulaire. Enfin, de nombreux et larges couvercles à feu ont été recueillis.

Le petit assemblage faunique et ichtyologique issu de cette fouille a permis d’identifier les composantes de l’alimentation carnée au bas Moyen Âge (phase 1) et à l'époque moderne (phase 2) avec un apport dominant de la triade et surtout du bœuf. Les oiseaux de basse-cour sont bien représentés aux deux premières phases d’occupation et notamment le coq. L’occupation des XIIIe-XVe siècles se distingue par la présence de mollusques marins, de poissons abondants et par la consommation de la grue. Le tamisage d'une des structures a permis d'identifier de dix espèces de poissons d'eau douce ou de mer. Les poissons de mer dominent l'assemblage avec le merlan (183 restes), la morue (136 restes) et le hareng (43 restes). Les poissons plats (plie/flet, 35 restes) sont également attestés. Les poissons d'eau douce ou d'estuaire sont moins nombreux (21 restes) mais rassemble une grande variété d'espèces comprenant l'alose, l'anguille, la truite, la perche, le brochet, le gardon et la brème. La plupart des individus mesurés correspondent à des spécimens de grandes tailles avec notamment la présence d'une morue de 1,60 m. L'ensemble témoigne non seulement du statut des occupants du site mais également sur les différentes facettes de l'utilisation du poisson depuis le mode d'approvisionnement en passant par la préparation (déchets d'éviscération des poissons d'eau douce) et jusqu’à la consommation.


Delphine Cense-Bacquet, Responsable d'opération.

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Responsable d'opération :

Delphine Cense-Bacquet


Superficie :

1 365 m2


Aménageur :

SOLARIAA SARL



Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie

 

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