Chantier 28 PRÉVENTIF- Valenton

Chantiers archéologiques 

Val-de-Marne


Valenton,

« 7 Rue du Colonel Fabien »


Habitat, village-rue et jardins



 

Époques :

  • Bas-Empire
  • Haut Moyen Âge
  • Moyen Âge central
  • Bas moyen Âge
  • Temps Modernes
  • Période contemporaine



Val-de-Marne


Valenton,

« 7 Rue du Colonel Fabien »


Habitat, village-rue et jardins

 

 

Époques :

  • Bas-Empire
  • Haut Moyen Âge
  • Moyen Âge central
  • Bas moyen Âge
  • Temps Modernes
  • Période contemporaine


Val-de-Marne



Valenton,

« 7 Rue du Colonel Fabien »

Habitat, village-rue et jardins
 

Époques :

  • Bas-Empire
  • Haut Moyen Âge
  • Moyen Âge central
  • Bas moyen Âge
  • Temps Modernes
  • Époque contemporaine

L'opération de fouille archéologique préventive, réalisée de juin à octobre 2019 au centre-ville de Valenton (94) au « 7 rue du Colonel Fabien », s'inscrit dans le cadre d'un projet d'aménagement par la société ADIM Paris-Île-de-France. La prescription avait été motivée par la localisation du projet au sein du bourg médiéval, en partie mis au jour lors de précédentes campagnes de fouille sur les parcelles adjacentes, et par l'opportunité de fouiller en cœur de ville dans un secteur très peu exploré. Menée sur une surface de 3 500 m², elle a permis de mettre au jour 764 faits archéologiques.

Hormis quelques indices d'une présence humaine dans les environs durant la Protohistoire, la première phase d’implantation anthropique bien documentée du site date de la fin de l’Antiquité. Après un début de structuration au IIIe s., c’est plus précisément à partir de la seconde moitié du IVe s. que les aménagements sont plus prononcés. L’occupation tardo-antique se développe alors sur toute l’emprise de fouille et, semble-t-il, bien au-delà. Elle se localise à 500 m environ à l’ouest d’une voie Paris-Melun et d’une possible nécropole antique. Elle se compose de vestiges variés illustrant des activités domestiques (puits, celliers, séchoir/fumoir, four, fosses diverses...), ceintes par des fossés d’enclos, et un possible habitat (grand bâtiment en dur). Bien que nous ne puissions la reconnaître dans son entièreté, cette zone d’activités domestiques est la seule qui ait pu véritablement être décelée sur le territoire de Valenton et alentours, les vestiges épars mis au jour lors de diagnostics étant trop anecdotiques.

Après une occupation humaine très présente au cours des IIIe-Ve  s., l’emprise des vestiges au haut Moyen Âge se réduit et laisse penser que l’occupation est de moindre importance ou se déplace. Les structures (fours, petites fosses, fossés et quelques sépultures éparses) révèlent une périphérie d’habitat. Bien que plus réduite, cette installation laisse toutefois envisager une continuité de la présence humaine sur le territoire de Valenton. À l’étude des différents vestiges du haut Moyen Âge relevés sur la commune, un « glissement » du cœur d’habitat sur les pentes du coteau, vers le sud, est également envisageable.

Au cours des Xe-XIIe s., l’implantation humaine évolue peu sur le site et on retrouve plus ou moins la même organisation que durant les siècles précédents. Des fossés orientés nord-sud délimitent une zone d’activité qui se développe à l’est hors emprise. D’après le type de vestiges mis au jour (cellier, silos), le secteur semble dédié au stockage des denrées, sans qu’il ait été possible de préciser lesquelles. Au vu de l’organisation de ces structures et des rejets observés et récoltés, l’habitat est situé très probablement à proximité de notre emprise.

Une déprise du secteur apparaît pour la période du bas Moyen Âge (XIIIe-XVe s.) pour laquelle seules quelques rares structures éparses aux fonctions mal définies ont pu être associées. Toutefois, des indices d’actions de récupération de matériel et de rejets dans d’anciennes cavités attestent une présence humaine dans les environs. On ne peut ainsi conclure à une désertion quasi totale, l’emprise ayant pu aussi servir au pacage ou à la culture en périphérie du bourg, maintenant plus centré sur l’église édifiée un peu plus au sud.

Après des siècles de faible occupation du secteur, ce dernier est largement réinvesti dès le XVIe s. Vont se succéder, au cours de la période moderne, plusieurs occupations s’apparentant à de grandes fermes ou domaines au statut relativement aisé. Une grande propriété avec son jardin à la française est installée au moins depuis le XVIIe s. Ce sont essentiellement les aménagements paysagers que nous avons pu étudier sur l'emprise de fouille (fosses de plantations, parterres, allées de circulation, murets...). Plusieurs étapes et structurations ont pu être décelées au cours du temps, probablement liées à la succession des différents propriétaires. Le mobilier associé à cette période est très riche et varié. Il confirme le caractère privilégié des occupants et la nature horticole du secteur (pots et cache-pots, ardoises signalétiques...).

Le parc, après avoir été transformé en jardin à l’anglaise probablement au tout début du XXe s., est ensuite complètement bouleversé par des aménagements liés au Siège de Paris dans le cadre des conflits franco-prussiens de 1870-1871. De grandes tranchées ont été en effet élaborées en arrière des murs de lignes de défense sur la commune de Valenton et notre site ne semble pas y avoir échappé. La construction d’une nouvelle bâtisse suit cet épisode belliqueux, restructurant complètement les habitations. Une partie des fondations de cette demeure a pu être relevée lors de notre opération. Quant au jardin, il garde sa structure à l’anglaise avec de grandes pelouses et zones arborées, un grand bassin est aménagé à proximité de la demeure. Malgré le changement de propriétaires et de fonction, l’occupation de ce domaine va perdurer jusqu’à la fin du XXe s. La propriété va ensuite être abandonnée et détruite en 2005.

Les résultats de cette fouille, corrélés aux données issues des documents historiques et iconographiques, ont permis de mieux définir l'évolution chronologique et spatiale du site et plus largement celle de Valenton. Le site ayant ainsi été occupé de façon quasi continue du Bas-Empire à la période contemporaine, il est possible d’y envisager les prémices d’un habitat structuré dès la période antique et une continuité territoriale par la suite.

  

Julie Delas, Responsable d'opération

 

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Responsable d'opération :

Julie Delas

 

Superficie :

3 500 m2



Aménageur :

Société ADIM Paris-Île-de-France

Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Île-de-France, Service Régional de l'Archéologie

 

L'opération de fouille archéologique préventive, réalisée de juin à octobre 2019 au centre-ville de Valenton (94) au « 7 rue du Colonel Fabien », s'inscrit dans le cadre d'un projet d'aménagement par la société ADIM Paris-Île-de-France. La prescription avait été motivée par la localisation du projet au sein du bourg médiéval, en partie mis au jour lors de précédentes campagnes de fouille sur les parcelles adjacentes, et par l'opportunité de fouiller en cœur de ville dans un secteur très peu exploré. Menée sur une surface de 3 500 m², elle a permis de mettre au jour 764 faits archéologiques.

Hormis quelques indices d'une présence humaine dans les environs durant la Protohistoire, la première phase d’implantation anthropique bien documentée du site date de la fin de l’Antiquité. Après un début de structuration au IIIe s., c’est plus précisément à partir de la seconde moitié du IVe s. que les aménagements sont plus prononcés. L’occupation tardo-antique se développe alors sur toute l’emprise de fouille et, semble-t-il, bien au-delà. Elle se localise à 500 m environ à l’ouest d’une voie Paris-Melun et d’une possible nécropole antique. Elle se compose de vestiges variés illustrant des activités domestiques (puits, celliers, séchoir/fumoir, four, fosses diverses...), ceintes par des fossés d’enclos, et un possible habitat (grand bâtiment en dur). Bien que nous ne puissions la reconnaître dans son entièreté, cette zone d’activités domestiques est la seule qui ait pu véritablement être décelée sur le territoire de Valenton et alentours, les vestiges épars mis au jour lors de diagnostics étant trop anecdotiques.

Après une occupation humaine très présente au cours des IIIe-Ve  s., l’emprise des vestiges au haut Moyen Âge se réduit et laisse penser que l’occupation est de moindre importance ou se déplace. Les structures (fours, petites fosses, fossés et quelques sépultures éparses) révèlent une périphérie d’habitat. Bien que plus réduite, cette installation laisse toutefois envisager une continuité de la présence humaine sur le territoire de Valenton. À l’étude des différents vestiges du haut Moyen Âge relevés sur la commune, un « glissement » du cœur d’habitat sur les pentes du coteau, vers le sud, est également envisageable.

Au cours des Xe-XIIe s., l’implantation humaine évolue peu sur le site et on retrouve plus ou moins la même organisation que durant les siècles précédents. Des fossés orientés nord-sud délimitent une zone d’activité qui se développe à l’est hors emprise. D’après le type de vestiges mis au jour (cellier, silos), le secteur semble dédié au stockage des denrées, sans qu’il ait été possible de préciser lesquelles. Au vu de l’organisation de ces structures et des rejets observés et récoltés, l’habitat est situé très probablement à proximité de notre emprise.

Une déprise du secteur apparaît pour la période du bas Moyen Âge (XIIIe-XVe s.) pour laquelle seules quelques rares structures éparses aux fonctions mal définies ont pu être associées. Toutefois, des indices d’actions de récupération de matériel et de rejets dans d’anciennes cavités attestent une présence humaine dans les environs. On ne peut ainsi conclure à une désertion quasi totale, l’emprise ayant pu aussi servir au pacage ou à la culture en périphérie du bourg, maintenant plus centré sur l’église édifiée un peu plus au sud.

Après des siècles de faible occupation du secteur, ce dernier est largement réinvesti dès le XVIe s. Vont se succéder, au cours de la période moderne, plusieurs occupations s’apparentant à de grandes fermes ou domaines au statut relativement aisé. Une grande propriété avec son jardin à la française est installée au moins depuis le XVIIe s. Ce sont essentiellement les aménagements paysagers que nous avons pu étudier sur l'emprise de fouille (fosses de plantations, parterres, allées de circulation, murets...). Plusieurs étapes et structurations ont pu être décelées au cours du temps, probablement liées à la succession des différents propriétaires. Le mobilier associé à cette période est très riche et varié. Il confirme le caractère privilégié des occupants et la nature horticole du secteur (pots et cache-pots, ardoises signalétiques...).

Le parc, après avoir été transformé en jardin à l’anglaise probablement au tout début du XXe s., est ensuite complètement bouleversé par des aménagements liés au Siège de Paris dans le cadre des conflits franco-prussiens de 1870-1871. De grandes tranchées ont été en effet élaborées en arrière des murs de lignes de défense sur la commune de Valenton et notre site ne semble pas y avoir échappé. La construction d’une nouvelle bâtisse suit cet épisode belliqueux, restructurant complètement les habitations. Une partie des fondations de cette demeure a pu être relevée lors de notre opération. Quant au jardin, il garde sa structure à l’anglaise avec de grandes pelouses et zones arborées, un grand bassin est aménagé à proximité de la demeure. Malgré le changement de propriétaires et de fonction, l’occupation de ce domaine va perdurer jusqu’à la fin du XXe s. La propriété va ensuite être abandonnée et détruite en 2005.

Les résultats de cette fouille, corrélés aux données issues des documents historiques et iconographiques, ont permis de mieux définir l'évolution chronologique et spatiale du site et plus largement celle de Valenton. Le site ayant ainsi été occupé de façon quasi continue du Bas-Empire à la période contemporaine, il est possible d’y envisager les prémices d’un habitat structuré dès la période antique et une continuité territoriale par la suite.

  

Julie Delas, Responsable d'opération

 

Responsable d'opération :

Julie Delas

 

Superficie :

3 500 m2


Aménageur :

Société ADIM Paris-Île-de-France



Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Île-de-France, Service Régional de l'Archéologie

L'opération de fouille archéologique préventive, réalisée de juin à octobre 2019 au centre-ville de Valenton (94) au « 7 rue du Colonel Fabien », s'inscrit dans le cadre d'un projet d'aménagement par la société ADIM Paris-Île-de-France. La prescription avait été motivée par la localisation du projet au sein du bourg médiéval, en partie mis au jour lors de précédentes campagnes de fouille sur les parcelles adjacentes, et par l'opportunité de fouiller en cœur de ville dans un secteur très peu exploré. Menée sur une surface de 3 500 m², elle a permis de mettre au jour 764 faits archéologiques.

Hormis quelques indices d'une présence humaine dans les environs durant la Protohistoire, la première phase d’implantation anthropique bien documentée du site date de la fin de l’Antiquité. Après un début de structuration au IIIe s., c’est plus précisément à partir de la seconde moitié du IVe s. que les aménagements sont plus prononcés. L’occupation tardo-antique se développe alors sur toute l’emprise de fouille et, semble-t-il, bien au-delà. Elle se localise à 500 m environ à l’ouest d’une voie Paris-Melun et d’une possible nécropole antique. Elle se compose de vestiges variés illustrant des activités domestiques (puits, celliers, séchoir/fumoir, four, fosses diverses...), ceintes par des fossés d’enclos, et un possible habitat (grand bâtiment en dur). Bien que nous ne puissions la reconnaître dans son entièreté, cette zone d’activités domestiques est la seule qui ait pu véritablement être décelée sur le territoire de Valenton et alentours, les vestiges épars mis au jour lors de diagnostics étant trop anecdotiques.

Après une occupation humaine très présente au cours des IIIe-Ve  s., l’emprise des vestiges au haut Moyen Âge se réduit et laisse penser que l’occupation est de moindre importance ou se déplace. Les structures (fours, petites fosses, fossés et quelques sépultures éparses) révèlent une périphérie d’habitat. Bien que plus réduite, cette installation laisse toutefois envisager une continuité de la présence humaine sur le territoire de Valenton. À l’étude des différents vestiges du haut Moyen Âge relevés sur la commune, un « glissement » du cœur d’habitat sur les pentes du coteau, vers le sud, est également envisageable.

Au cours des Xe-XIIe s., l’implantation humaine évolue peu sur le site et on retrouve plus ou moins la même organisation que durant les siècles précédents. Des fossés orientés nord-sud délimitent une zone d’activité qui se développe à l’est hors emprise. D’après le type de vestiges mis au jour (cellier, silos), le secteur semble dédié au stockage des denrées, sans qu’il ait été possible de préciser lesquelles. Au vu de l’organisation de ces structures et des rejets observés et récoltés, l’habitat est situé très probablement à proximité de notre emprise.

Une déprise du secteur apparaît pour la période du bas Moyen Âge (XIIIe-XVe s.) pour laquelle seules quelques rares structures éparses aux fonctions mal définies ont pu être associées. Toutefois, des indices d’actions de récupération de matériel et de rejets dans d’anciennes cavités attestent une présence humaine dans les environs. On ne peut ainsi conclure à une désertion quasi totale, l’emprise ayant pu aussi servir au pacage ou à la culture en périphérie du bourg, maintenant plus centré sur l’église édifiée un peu plus au sud.

Après des siècles de faible occupation du secteur, ce dernier est largement réinvesti dès le XVIe s. Vont se succéder, au cours de la période moderne, plusieurs occupations s’apparentant à de grandes fermes ou domaines au statut relativement aisé. Une grande propriété avec son jardin à la française est installée au moins depuis le XVIIe s. Ce sont essentiellement les aménagements paysagers que nous avons pu étudier sur l'emprise de fouille (fosses de plantations, parterres, allées de circulation, murets...). Plusieurs étapes et structurations ont pu être décelées au cours du temps, probablement liées à la succession des différents propriétaires. Le mobilier associé à cette période est très riche et varié. Il confirme le caractère privilégié des occupants et la nature horticole du secteur (pots et cache-pots, ardoises signalétiques...).

Le parc, après avoir été transformé en jardin à l’anglaise probablement au tout début du XXe s., est ensuite complètement bouleversé par des aménagements liés au Siège de Paris dans le cadre des conflits franco-prussiens de 1870-1871. De grandes tranchées ont été en effet élaborées en arrière des murs de lignes de défense sur la commune de Valenton et notre site ne semble pas y avoir échappé. La construction d’une nouvelle bâtisse suit cet épisode belliqueux, restructurant complètement les habitations. Une partie des fondations de cette demeure a pu être relevée lors de notre opération. Quant au jardin, il garde sa structure à l’anglaise avec de grandes pelouses et zones arborées, un grand bassin est aménagé à proximité de la demeure. Malgré le changement de propriétaires et de fonction, l’occupation de ce domaine va perdurer jusqu’à la fin du XXe s. La propriété va ensuite être abandonnée et détruite en 2005.

Les résultats de cette fouille, corrélés aux données issues des documents historiques et iconographiques, ont permis de mieux définir l'évolution chronologique et spatiale du site et plus largement celle de Valenton. Le site ayant ainsi été occupé de façon quasi continue du Bas-Empire à la période contemporaine, il est possible d’y envisager les prémices d’un habitat structuré dès la période antique et une continuité territoriale par la suite.


Julie Delas, Responsable d'opération

 


Responsable d'opération :

Julie Delas


Superficie :

3 500 m2


Aménageur :

Société ADIM Paris-Île-de-France


Rapport final d'opération :

Rapport disponible auprès de la DRAC Île-de-France, Service Régional de l'Archéologie

 

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