L'opération de fouille archéologique réalisée d'octobre à décembre 2016, à l'angle de la rue Madoue et de la rue de la Maladrerie, s'inscrit dans le cadre d'un projet d'aménagement du parc des Activités Économiques « Les Hauts Champs ». Cette fouille, menée sur 9 400 m², a permis la mise au jour de 281 faits archéologiques révélant une occupation discontinue de l'âge du Bronze jusqu'à l'époque contemporaine.
La première phase d'occupation, à l'âge du Bronze, s'illustre essentiellement par l'installation d'un enclos circulaire de 13 m de diamètre, déjà découvert lors du diagnostic. Son état de conservation est assez inégal puisque la largeur du fossé varie entre 0,46 et 0,72 m et sa profondeur oscille entre 0,14 m et 0,46 m. Masqué par plusieurs structures postérieures, le tracé du fossé n'a pu être suivi sur tout son périmètre et une portion est manquante. Toutefois, il semble qu’une interruption volontaire existe. Les différents sondages effectués sur le fossé et aux alentours n'ont révélé aucune anomalie pouvant indiquer l’existence d'un tertre ou de structure contemporaine dans son aire interne. Malgré l'absence de ces indices, il est d'usage de considérer ce type d'aménagement comme un monument à vocation funéraire.
Le secteur semble par la suite très peu occupé, malgré quelques vestiges de la fin de la période Hallstatt (puits), et c'est essentiellement au second âge du Fer qu'il sera réinvesti. Les vestiges révèlent une occupation qui s'étend vers le nord, dans un secteur jusqu'alors inoccupé. Ils se composent de quelques fossés servant de drainage (au sud) ou de limites d'enclos et de fosses éparses. La mise au jour d'un puits au cuvelage en clayonnage est à noter. Ce dernier est composé d'en tressage de brindilles de noisetier autour de branches verticales.
Dès le début de la période romaine, une occupation de plus grande ampleur est installée avec de grands fossés d'enclos qui se poursuivent au-delà de la zone prescrite. L'apogée de l'occupation semble se situer au cours du IIe s., tandis que l'abandon s'opère au cours de la première moitié du IIIe s. L'agencement de l'enclos fossoyé laisse à penser que seule une petite partie de l'établissement original a pu être mis au jour. Une structure construite déjà observée lors du diagnostic a été dégagée. Il s'agit d'un bâtiment carré de 5 m de côté. Ses fondations, en blocage de calcaire, mesurent 0,80 cm de largeur en moyenne. L'intérieur du bâtiment est tapissé d'un mortier de tuileaux qui suggère que cette construction était à vocation hydraulique (reste d'hypocauste, bassin...). Ce type de structure associé à du mobilier particulier témoigne d'une occupation au statut singulier voire privilégié. Parmi le mobilier faunique, on peut noter l'intégration des oiseaux de basse-cour et des mollusques marins ainsi que des pratiques de boucherie romaine. Le mobilier céramique typique correspond à des rejets détritiques caractéristiques d'une occupation domestique rurale. Cependant, le corpus se distingue par la présence de deux brûle-parfums. Ces récipients sont suffisamment rares dans ces contextes pour être notés, tout comme la découverte d'un ensemble en fer entremêlé de 4 hipposandales, accompagnées d'autres éléments d'harnachement (entrave, jouguet...). Il n'est pas si fréquent, en effet, de retrouver autant de ces pièces en un seul et même endroit, qui plus est, complètes.
Après un hiatus bien marqué, le secteur semble changer d'attribution à l'époque moderne. La mise en place d'un réseau de fossés de drainage atteste une vocation plutôt agricole. Pour l'époque contemporaine, outre quelques fossés de parcellaire et de drainage, quelques impacts d'obus ont pu être mis en évidence, vestiges des nombreux combats qui eurent lieu dans la région lors de la Première Guerre mondiale.
Ce site diachronique a donc permis d'apporter de nouveaux éléments sur les enclos circulaires de l'âge du Bronze et plus largement sur l'organisation et l'évolution des ensembles funéraires et cultuels au sein des communautés rurales à la Protohistoire.
De plus, il contribue à la compréhension du développement des terroirs à la période antique et plus particulièrement des occupations rurales à statut privilégié du Haut-Empire dans ce secteur peu investigué.
Julie Delas, Responsable d'opération
Responsables d'opération :
Julie Delas (post-fouille), Antoine Pézier (fouille)
Superficie :
9 400 m²
Aménageur :
S.A.S.U. Aménagement et Territoires
Rapport final d'opération :
Rapport disponible auprès de la DRAC des Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie
L'opération de fouille archéologique réalisée d'octobre à décembre 2016, à l'angle de la rue Madoue et de la rue de la Maladrerie, s'inscrit dans le cadre d'un projet d'aménagement du parc des Activités Économiques « Les Hauts Champs ». Cette fouille, menée sur 9 400 m², a permis la mise au jour de 281 faits archéologiques révélant une occupation discontinue de l'âge du Bronze jusqu'à l'époque contemporaine.
La première phase d'occupation, à l'âge du Bronze, s'illustre essentiellement par l'installation d'un enclos circulaire de 13 m de diamètre, déjà découvert lors du diagnostic. Son état de conservation est assez inégal puisque la largeur du fossé varie entre 0,46 et 0,72 m et sa profondeur oscille entre 0,14 m et 0,46 m. Masqué par plusieurs structures postérieures, le tracé du fossé n'a pu être suivi sur tout son périmètre et une portion est manquante. Toutefois, il semble qu’une interruption volontaire existe. Les différents sondages effectués sur le fossé et aux alentours n'ont révélé aucune anomalie pouvant indiquer l’existence d'un tertre ou de structure contemporaine dans son aire interne. Malgré l'absence de ces indices, il est d'usage de considérer ce type d'aménagement comme un monument à vocation funéraire.
Le secteur semble par la suite très peu occupé, malgré quelques vestiges de la fin de la période Hallstatt (puits), et c'est essentiellement au second âge du Fer qu'il sera réinvesti. Les vestiges révèlent une occupation qui s'étend vers le nord, dans un secteur jusqu'alors inoccupé. Ils se composent de quelques fossés servant de drainage (au sud) ou de limites d'enclos et de fosses éparses. La mise au jour d'un puits au cuvelage en clayonnage est à noter. Ce dernier est composé d'en tressage de brindilles de noisetier autour de branches verticales.
Dès le début de la période romaine, une occupation de plus grande ampleur est installée avec de grands fossés d'enclos qui se poursuivent au-delà de la zone prescrite. L'apogée de l'occupation semble se situer au cours du IIe s., tandis que l'abandon s'opère au cours de la première moitié du IIIe s. L'agencement de l'enclos fossoyé laisse à penser que seule une petite partie de l'établissement original a pu être mis au jour. Une structure construite déjà observée lors du diagnostic a été dégagée. Il s'agit d'un bâtiment carré de 5 m de côté. Ses fondations, en blocage de calcaire, mesurent 0,80 cm de largeur en moyenne. L'intérieur du bâtiment est tapissé d'un mortier de tuileaux qui suggère que cette construction était à vocation hydraulique (reste d'hypocauste, bassin...). Ce type de structure associé à du mobilier particulier témoigne d'une occupation au statut singulier voire privilégié. Parmi le mobilier faunique, on peut noter l'intégration des oiseaux de basse-cour et des mollusques marins ainsi que des pratiques de boucherie romaine. Le mobilier céramique typique correspond à des rejets détritiques caractéristiques d'une occupation domestique rurale. Cependant, le corpus se distingue par la présence de deux brûle-parfums. Ces récipients sont suffisamment rares dans ces contextes pour être notés, tout comme la découverte d'un ensemble en fer entremêlé de 4 hipposandales, accompagnées d'autres éléments d'harnachement (entrave, jouguet...). Il n'est pas si fréquent, en effet, de retrouver autant de ces pièces en un seul et même endroit, qui plus est, complètes.
Après un hiatus bien marqué, le secteur semble changer d'attribution à l'époque moderne. La mise en place d'un réseau de fossés de drainage atteste une vocation plutôt agricole. Pour l'époque contemporaine, outre quelques fossés de parcellaire et de drainage, quelques impacts d'obus ont pu être mis en évidence, vestiges des nombreux combats qui eurent lieu dans la région lors de la Première Guerre mondiale.
Ce site diachronique a donc permis d'apporter de nouveaux éléments sur les enclos circulaires de l'âge du Bronze et plus largement sur l'organisation et l'évolution des ensembles funéraires et cultuels au sein des communautés rurales à la Protohistoire.
De plus, il contribue à la compréhension du développement des terroirs à la période antique et plus particulièrement des occupations rurales à statut privilégié du Haut-Empire dans ce secteur peu investigué.
Julie Delas, Responsable d'opération
Responsables d'opération :
Julie Delas (post-fouille),
Antoine Pézier (fouille)
Superficie :
9 400 m²
Aménageur :
S.A.S.U. Aménagement et Territoires
Rapport final d'opération :
Rapport disponible auprès de la DRAC des Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie.